UBP, qui a repris Coutts il y a exactement quatre ans, gère 25 milliards de francs dans la capitale économique, après avoir doublé ses avoirs en cinq ans. Rencontre avec Adrian Künzi, responsable de la filiale locale depuis un an.
UBP est devenu le numéro un romand de la gestion de fortune à Zurich, selon nos informations. L’établissement emploie 220 collaborateurs équivalents plein-temps et 240 au total dans la capitale économique du pays. Ce nombre dépasse les 130 employés que le numéro deux Pictet & Cie dit avoir sur place.
La banque de la famille de Picciotto y gère 25 milliards de francs (sur un total de près de 130 milliards de francs). Les autres instituts ne publient pas leurs actifs par site.
UBP a ainsi vu doubler ses actifs à Zurich au cours des cinq dernières années. Pendant ce temps, une centaine d’employés y ont rejoint la banque romande. La progression d’UBP s’est nourrie de plusieurs acquisitions, par exemple la gestion de fortune d’ABN Amro en août 2011 (11 milliards d’euros d’actifs au total), Lloyds en mai 2013 (pour 10 milliards de francs au total) et Coutts fin mars 2015 (30 milliards de francs).
L’impact du rachat de Coutts
«Le rachat de Coutts a été le plus important pour nous car la majeure partie des actifs de Coutts étaient gérés en Asie et à Zurich (7 milliards)», indique Adrian Künzi, directeur d’UBP à Zurich depuis le 1er mars 2018.
La banque genevoise est présente sur les bords de la Limmat depuis plus de vingt ans. Elle y possède d’ailleurs un immeuble à la Bahnhofstrasse 1, acquis lors de la reprise de NordFinanz Bank en 1995. C’est ici qu’elle accueille ses clients privés. L’établissement dispose par ailleurs d’un autre bâtiment à la Claridenstrasse 22 pour ses équipes de gestion d’actifs. Les deux grands instituts genevois sont voisins puisque Pictet a récemment annoncé reprendre le «Leuenhof», le bâtiment de la Bahnhofstrasse qui a abrité le siège de la Banque Leu, autrefois sixième grande banque.
«Le succès d’UBP à Zurich n’est qu’en partie dû aux récentes acquisitions», précise Adrian Künzi. «D’autres facteurs ont contribué à notre croissance, notamment une forte culture d’entreprise, l’appartenance à une entreprise familiale, synonyme d’une gouvernance simple, claire et d’une prise de décisions rapide, et enfin l’expertise de nos équipes d’investissement», révèle le patron d’UBP Zurich.
La clientèle à Zurich est très internationale, selon lui. C’est le hub de la région Europe du Nord, mais également des marchés de croissance que sont l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient ou l’Amérique latine. Les conseillers se répartissent à parts égales entre la clientèle de Suisse et d’Europe, l’Europe de l’Est, les marchés méditerranéens et le Moyen-Orient et les tiers gérants.
La succursale zurichoise n’est pas uniquement consacrée à la clientèle privée. Zurich est la tête de pont pour le groupe des activités de recherche, de la gestion en dette émergente et pour les produits structurés. Norman Villamin, directeur des investissements (CIO pour la banque privée), est basé à Zurich, tout comme le codirecteur général de l’asset management. Zurich est donc un centre névralgique pour le groupe, souligne Adrian Künzi.
Objectif: 150 milliards de francs
La banque romande, pionnière de l’investissement alternatif, a élargi son offre dans le private equity, la dette privée et l’investissement dans les actifs tangibles. «En réalité, nous observons un regain d’intérêt pour les placements alternatifs, dans le contexte d’une valorisation élevée des actions.»
UBP a pour objectif de poursuivre la croissance de ses actifs pour atteindre 150 milliards de francs à moyen terme. «J’ai confiance en la capacité de Zurich à contribuer significativement à cette croissance», avance Adrian Künzi, qui précise que cela pourra se faire au travers de nouvelles acquisitions si des opportunités se présentent.
Source : letemps.ch