L’actualité internationale fait l’objet de nombreux questionnement : guerre en Ukraine, incertitudes autour de Taïwan, crise énergétique, conflits au Moyen-Orient… Dans ce climat tendu, les banques, qu’elles soient d’investissement, commerciales ou privées, se retrouvent impactées.
Les risques politiques font désormais partie du quotidien
Jusqu’à récemment, les risques géopolitiques étaient en parti des événements ponctuels, que l’on peut gérer en ajustant quelques paramètres. Aujourd’hui, c’est différent. L’instabilité est devenue un frein quotidien. Pour les banques, cela veut dire revoir leur manière de gérer le risque, mais aussi leur déploiement à l’international.
Certaines institutions très présentes sur les marchés émergents, freinent leur développement. D’autres, à l’inverse, cherchent à se renforcer localement pour éviter les effets domino provoqués par les décisions politiques de grandes puissances.
Sanctions, régulations et zones grises
L’un des effets les plus concrets des tensions, sont les sanctions économiques. Quand un pays est menacé ou bien voit ses entreprises mises sur liste noire, les banques doivent réagir immédiatement. Cela peut aller jusqu’à suspendre des comptes, bloquer des paiements ou se retirer de certains partenariats, parfois du jour au lendemain.
Au-delà des sanctions officielles, il y a aussi toutes les “zones grises” : des pays dans lesquels faire du business devient plus complexe, pas forcément illégal, mais risqué. Les directions de la conformité passent beaucoup de temps à évaluer des situations de plus en plus compliquées.
Des impacts directs sur les clients et les marchés
L’effet n’est pas qu’interne. Les clients deviennent plus prudents. Certaines entreprises ne veulent plus s’implanter à l’étranger et d’autre préfèrent rapatrier des fonds ou diversifier leurs partenaires bancaires. En gestion de fortune, on observe une montée des demandes de sécurisation des portefeuilles.
Sur les marchés financiers, chaque déclaration politique peut faire évoluer les taux, les devises ou les indices, comme le Bitcoin récemment avec l’arrivée au pouvoir de Trump. Cette volatilité rend les prévisions plus délicates et les décisions plus tendues.
Une pression qui change la culture des banques
Ce climat ne transforme pas seulement les procédures, mais aussi les mentalités. Les grandes banques cherchent désormais à combiner solidité et agilité. Être capable de changer de stratégie rapidement, de réorganiser des équipes, ou de revoir une politique de risque devient aussi important qu’un bon bilan.
Certaines directions générales ont d’ailleurs intégré dans leur comité exécutif des profils spécialisés en affaires internationales ou en intelligence géoéconomique.
Une banque plus politique qu’avant
Ainsi, la banque n’est plus seulement un acteur économique : elle est aussi un acteur politique, parfois malgré elle. Elle se retrouve au cœur d’intérêts stratégiques, dans un monde où le contrôle des capitaux est devenu une arme comme une autre.
Pour rester compétitif et stable, il faut aussi savoir lire entre les lignes des discours de Pékin, de Washington ou de Bruxelles.