La première banque allemande a publié une énorme perte nette à cause de 12 milliards de charges, destinées entre autre à faire face à ses nombreux litiges.
Deutsche Bank, la première banque allemande, a publié, mercredi 20 janvier au soir, une énorme perte nette de 6,7 milliards d’euros pour l’année 2015 à cause de 12 milliards de charges, destinées entre autre à faire face à ses nombreux litiges. Les charges exceptionnelles incluent aussi des dépréciations et des frais de restructurations et indemnités de départ. La banque avait déjà passé une partie de ces coûts tout au long de l’année, notamment de lourdes dépréciations au troisième trimestre, mais le dernier trimestre (octobre-décembre) a apporté lui aussi son lot de mauvaises surprises, avec de nouvelles provisions pour litiges de 1,2 milliard d’euros, selon un communiqué. Le seul quatrième trimestre affiche ainsi une perte nette d’environ 2,1 milliards d’euros.
Sur l’ensemble de l’année, les provisions passées pour litiges s’élèvent à 5,2 milliards d’euros. La banque est aux prises avec quelque 6.000 procédures juridiques, d’affaires de manipulation de taux à soupçons de blanchiment d’argent, et la liste ne cesse de s’allonger.
Les dépréciations – ajustements de la valeur des actifs, essentiellement de la banque de détail Postbank et de la banque d’investissement – ont représenté à elles seules 5,8 milliards d’euros, et les charges de restructuration un milliard.
Rentabilité en berne et scandales à répétition
Deutsche Bank s’est séparé l’an dernier de sa direction bicéphale, désavouée sur fond de rentabilité en berne et de scandales à répétition, et son nouveau patron, le Britannique John Cryan, a promis un nouveau départ avec notamment un profond changement de culture. Il veut en finir avec l’image qui colle à l’établissement de banquiers aux dents longues et uniquement animés par la perspective de profits rapides.
Il a pris le taureau par les cornes et a annoncé à l’automne dernier une série de premières mesures, par exemple la fermeture de bureaux et représentations dans un certain nombre de pays. Entre suppressions d’emplois et cessions –Deutsche Bank veut se défaire de Postbank- 26.000 salariés, soit un quart des effectifs, vont quitter le giron de l’établissement.
Compliquées par les conditions de marché – taux d’intérêt extrêmement bas et Bourses en plein affolement – les affaires de la banque ne sont pas florissantes, même indépendamment des effets exceptionnels.
Au quatrième trimestre, « les conditions de marché difficiles ont conduit à une baisse des revenus sur un an, en particulier dans les activités de banque des entreprises », précise le communiqué.
Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre est attendu à 6,6 milliards d’euros, précise Deutsche Bank, contre 7,8 milliards d’euros au quatrième trimestre 2014. Sur l’année, il a grimpé de 6% à 33,5 milliards d’euros.