Les banques étrangères peuvent ouvrir des succursales en Chine
L’ouverture du secteur financier aux capitaux étrangers est une promesse ancienne des autorités chinoises. Le processus est long mais la Chine multiplie depuis un an les signes de bonne volonté.
A pas mesuré, la Chine poursuit sa politique d’ouverture de son secteur financier aux acteurs étrangers. Selon un communiqué de l’Autorité de régulation bancaire (CBIRC), publié vendredi, les banques étrangères peuvent désormais établir des succursales en Chine, une mesure réclamée de longue date par les Etats-Unis.
Cette décision s’inscrit dans un climat d’apaisement entre les deux grandes puissances économiques dans leur bras de fer commercial engagé depuis mars 2018, et qui s’apprêtent à signer un accord commercial partiel le 15 janvier prochain.
Les banques étrangères devaient, jusqu’à présent, s’associer à un partenaire local pour développer une activité sur le territoire chinois (Hong Kong excepté) et elles n’étaient pas autorisées à détenir plus de 49 % du capital de ces coentreprises.
Le gouvernement chinois promet depuis plusieurs années de lever ces restrictions. En novembre 2017, le vice-ministre des Finances, annonçait déjà un rehaussement des plafonds des parts détenues par les entreprises étrangères dans la finance (banque, assurance, gestion d’actifs) et un calendrier précis d’ouverture du secteur aux capitaux étrangers.
Des progrès modestes mais réels
Dans les faits, la présence des acteurs étrangers reste toutefois très modeste sur le marché financier chinois. En décembre 2018, le géant de la banque privée UBS a été le premier établissement étranger à recevoir le feu vert des autorités pour acquérir une participation majoritaire de 51 % dans une société de courtage chinoise. Et le groupe suisse entend désormais doubler ses effectifs dans le négoce de titres chinois d’ici trois à quatre ans. Dans l’assurance, le Français Axa a finalisé en 2018 la prise de contrôle de sa coentreprise d’assurance dommages, Axa Tianpin, pour devenir le premier assureur étranger à détenir 100 % du capital d’une filiale chinoise.
En Chine, une ouverture très calculée et très mesurée du secteur financier
Le calendrier d’ouverture du marché a été officialisé en septembre dernier et le rythme avancé de 2021 à 2020. Depuis le début de l’année, les sociétés étrangères spécialisées dans les contrats à terme peuvent ainsi investir en Chine sans limites à la détention de capitaux. Les sociétés de gestion d’actifs pourront bénéficier de cette mesure à partir du mois d’avril et les courtiers d’ici à décembre 2020. L’enjeu est considérable : prendre une part de marché sur un secteur financier qui pèse, tous secteurs confondus, quelque 40.000 milliards de dollars.
Source: lesechos.fr
« Le marché chinois est primordial pour toutes les industries et aiguise évidemment tous les appétits. La Chine est aujourd’hui la 2ème plus grande économie. Au-delà de son positionnement actuel, elle représente la stabilité, la résilience et un potentiel procurant ainsi de belles opportunités de développement à long terme. Associé à cela, les récentes évolutions réglementaires permettent l’ouverture du marché. De plus que le discours chinois laisse entrevoir une poursuite des assouplissements réglementaires.
Dans ce contexte, le marché bancaire n’est pas en reste et semble déterminé à s’investir pour lancer leurs propres coentreprises chinoises en étant majoritaires. Les plus grands noms sont annoncés… Pour les banques qui n’ont pas encore pris le départ, il est donc temps de s’investir sur ce marché incomparable… » Antoine Aliotti