La crise pousse les investisseurs à se réfugier dans l’or
Après son dernier record de 1921 dollars l’once en 2011, l’or a atteint lundi la valeur historique de 1944 dollars l’once en raison de la pandémie de coronavirus.
L’or était vivement recherché parmi les investisseurs lundi dans un contexte de crises multiples. Alors que la pandémie de coronavirus poursuit sa propagation, rendant incertaine une reprise économique rapide, les tensions vont croissantes entre les Etats-Unis et la Chine. D’autres métaux précieux pourraient profiter de ce rally, selon des analystes.
L’once d’or se négociait vers 14h à 1942,37 dollars, dépassant son précédent plus haut historique de septembre 2011. Depuis le début de l’année, la valeur du métal jaune s’est envolée de 25,3%, faisant nettement mieux que les principaux indices boursiers européens (SMI -3%, Dax -2,9% ou FTSE 100 -19%) ou américains (Dow Jones -7,3%, Nasdaq +15,5%).
Alors que le dollar s’est affaibli, les tensions entre Pékin et Washington sont devenues plus vives. La Chine a en effet « pris possession » lundi du consulat des Etats-Unis à Chengdu, trois jours après l’annonce de sa fermeture.
Cette crise politique, qui vient s’ajouter à celle autour de Hong Kong, pourrait remettre en question la rapidité de la reprise américaine, ont averti les analystes d’Activtrades.
« Dans ce contexte incertain, les investisseurs remplissent leur portefeuille avec de l’or pour se prémunir non seulement contre une correction sur le marché actions, mais aussi d’un nouveau repli du dollar », ont-ils précisé, ajoutant que le métal jaune était vu comme « une assurance contre les turbulences sur le marché du changes ».
Quid du stock d’or de la BNS?
Ce rally des métaux précieux a aussi gagné l’argent, ont souligné les spécialistes de Commerzbank dans un commentaire. De fait, l’once d’argent a bondi à 24,46 dollars, effectuant un saut de 26,5% depuis janvier. Celle de palladium a progressé depuis début 2020 de 14,5% à 2290,94 dollars.
Seule l’once de platine affiche un recul de 4,6% à 941,28 dollars.
« Un élément essentiel est la faiblesse du dollar », mais comme le prix de l’or en euro se trouve également en forte hausse, d’autres éléments participent à cette flambée, a ajouté la banque allemande. Au-delà des tensions entre les deux premières puissances économiques, Commerzbank a énuméré l’avalanche de liquidités mises à disposition par les banques centrales faisant craindre une dévaluation des monnaies et les taux réels négatifs.
L’envolée des marchés actions, qui montrent de premiers signes de faiblesse, fait aussi se précipiter les investisseurs vers les métaux précieux.
Selon les analystes d’UBS, qui ont ajouté l’or à leur liste des actifs préférés, le métal jaune devrait grimper jusqu’à 2000 dollars l’once d’ici mi-décembre.
L’un des bénéficiaires de cette flambée devrait être la Banque nationale suisse (BNS), qui détenait au dernier comptage début mars un stock d’or de 1040 tonnes. L’institut d’émission publie vendredi ses résultats semestriels.(AWP)
Source : agefi.com
« Un contexte de crise et un « soupçon » d’incertude et l’on voit poindre un vif intérêt pour le métal jaune et certains métaux précieux. Très surprenant, vous remarquerez que sa progression a débuté dès l’année 2019 alors même que le marché « actions » était haussier. Depuis, le cours de l’once d’or n’a cessé de poursuivre son ascension, en parvenant même à dépasser son plus haut historique de septembre 2011. On comprend ici parfaitement la notion de « valeur refuge ». Au-delà du fait que l’Or puisse être un métal « monétaire », il joue un rôle de diversification de l’investissement mais aussi un rôle de couverture en temps de crise.
Au-delà des nombreuses incertitudes et tensions, cette incroyable ascension est sans doute liée à la situation inédite du Covid 19.
Vu le contexte, jusqu’où ira-t-il ? »
Antoine Aliotti