Lombard Odier frise les 300 milliards de fonds gérés
Place financière La banque genevoise a fait le point ce jeudi sur l’année 2019. Patrick Odier écarte toute restructuration similaire à celle du zurichois Julius Baer.
La deuxième banque historique genevoise en termes de taille a présenté ce jeudi matin le bilan d’une année 2019 qualifiée de «solide et positive» par son principal responsable. Lombard Odier indique dans un communiqué s’être vue confier 14 milliards de francs supplémentaires par ses différents clients.
L’établissement a terminé cette décennie de tous les dangers pour le secteur en ayant la responsabilité de 299 milliards de francs, le double du chiffre affiché en 2009.
8 milliards de plus en banque privée
Sur ce total, le métier historique de la banque, la gestion de fortune, veillait en fin d’année sur 182 milliards de francs. La répartition exacte des fonds supplémentaires apportés par la seule clientèle fortunée n’est pas précisée à ce stade mais Patrick Odier indique qu’ils sont apparus «tout en haut de l’objectif d’augmenter les avoirs de la clientèle de 3 à 5% par an». Ce qui dessinerait donc des dépôts additionnels de près de 8 milliards de francs.
À titre de comparaison, son homologue Pictet a fait état au début du mois de 25 milliards d’apports nets supplémentaires en 2019, lui permettant d’afficher un total de 539 milliards de francs sous gestion. Autre établissement genevois, l’Union Bancaire Privée (UBP) a indiqué fin janvier qu’elle avait bénéficié de 4,5 milliards de francs d’apports supplémentaires lui permettant de gérer 140 milliards en fin de l’année.
Accro aux marchés?
La valeur de ces fonds sous gestion a surtout été portée l’an dernier par la marée montante des marchés financiers, qui a également nourri les recettes et les profits nets de l’établissement. Ces derniers ont atteint 203 millions de francs en 2019 et, en mettant de côté les gains exceptionnels, leur progression a atteint 6%. Une hausse qui contraste avec les profits de 10% inférieurs qui étaient affichés à mi-parcours de 2019, une chute liée notamment au coup de tabac accusé par les marchés financiers fin 2018.
Dans leur récent passage en revue du secteur, KPMG et l’Université de Saint-Gall rappelaient combien cette secousse avait «révélé la véritable faiblesse des banques privées suisses». Loin de voir un mal dans cette dépendance aux marchés, Patrick Odier rétorque que «notre activité dépend de la performance des placements de nos clients; nous ne sommes pas une maison qui fait des profits quand nos clients n’en font pas».
Pas de coupes claires
Les coûts élevés sont l’autre faiblesse des banques historiques helvétiques mise en avant par les spécialistes du secteur. En la matière, Lombard Odier affichait l’an dernier un retard face à des homologues comme Julius Baer. La banque zurichoise a pourtant surpris en annonçant il y a peu un nouveau plan d’économies prévoyant la suppression de 300 emplois.
«Nous ne sommes pas du tout dans un contexte comparable»
Un tour de vis envisageable rue de la Corraterie? «Nous ne sommes pas du tout dans un contexte comparable et ne prévoyons aucune restructuration; au contraire, nous poursuivons nos investissements», rétorque l’associé-gérant senior de Lombard Odier. Ce dernier souligne que la banque a «contrôlé ses coûts de manière très stricte – ils n’ont pas augmenté l’an dernier» mais qu’elle continue d’investir et de recruter dans toutes ses «lignes de métier».
L’an dernier les effectifs du groupe ont augmenté de 44 collaborateurs – dont une vingtaine en Suisse. Au total la banque genevoise emploie 2500 personnes, les sept dixièmes en Suisse. La banque investit également dans un nouveau vaisseau amiral dominant le lac, à Bellevue. Les travaux de terrassement ont commencé et son responsable confirme l’objectif d’y déménager fin 2022. Patrick Odier a prévu de partir à la retraite l’année suivante.
Source: 24heures.ch
« Malgré un contexte très délicat, souvent peu propice au développement, Lombard Odier démontre encore une fois sa capacité a affiché de beaux résultats à tous les niveaux. Contrairement à un bon nombre de ses concurrents et pas des moindres, cet établissement prestigieux a continué à recruter en 2019. Manifestement, sa stratégie de développement continue de porter ses fruits. Il apparaît donc intéressant de suivre son évolution qui lui permettra sans aucun doute de dépasser le cap des 300 milliards de fonds gérés très prochainement ! » Antoine Aliotti