Carlyle et CVC se sont associés à l’ancien patron de Centrica pour lever 5 milliards de dollars à déployer dans le pétrole et le gaz.
La chute des prix des matières premières et notamment du pétrole suscite des vocations chez les fonds de private equity. Ceux-ci accumulent les levées de fonds pour saisir des opportunités d’acquisitions à prix cassé auprès des industriels de l’énergie qui souhaiteraient se défaire de certains projets pour protéger leur bilan et leur politique de dividendes aux actionnaires. En Europe, Shell a par exemple annoncé début avril le rachat du groupe gazier BG pour 47 milliards de livres et a annoncé un programme de cession de 30 milliards de dollars sur la période 2016-2018.
La semaine dernière, Carlyle et CVC Capital Partners ont donc annoncé qu’ils s’associaient à Sam Laidlaw, l’ancien patron du fournisseur de gaz britannique Centrica, pour monter un fonds de 5 milliards de dollars baptisé Neptune Oil & Gas. Ce dernier compte investir dans «de grands portefeuilles pétroliers et gaziers qui pourraient être disponibles en conséquence de la dynamique actuelle des marchés de l’énergie», selon un communiqué. Le fonds ciblera la Mer du Nord, l’Afrique du Nord et l’Asie du Sud-Est. «Neptune entend créer une compagnie d’exploration/production de taille moyenne, dans la fourchette de 75.000 à 100.000 barils par jour de capacité», a précisé Sam Laidlaw à Bloomberg. Cela passerait par la signature d’une ou deux grandes transactions, selon le dirigeant.
D’autres vétérans de l’énergie ont flairé les bonnes affaires. Mick Davis, ancien directeur général de XStrata, a bouclé en mars dernier la levée de 5,6 milliards de dollars de capitaux pour sa structure X2 Resources, qui doit devenir un nouvel acteur du secteur minier et des métaux. Jonathan Roger, passé par Conoco et Centrica, a levé 500 millions de dollars dans Siccar Point Energy pour investir en Mer du Nord. Dans cette région, le milliardaire russe Mikhail Fridman pourrait notamment céder, sous la pression des autorités britanniques, des champs détenus par sa holding LetterOne.
Reste que les transactions ne sont pas légion pour l’heure, malgré les déclarations d’intention. «Les valorisations doivent encore refléter la nouvelle réalité des prix du pétrole», ce qui pourrait prendre «un moment»,reconnaissait Sam Laidlaw la semaine dernière.