Les grands réseaux bénéficient d’une reprise de leurs encours de crédit à l’habitat, à la consommation et aux entreprises.
Les banques françaises ont surfé au deuxième trimestre sur la reprise progressive de la croissance en Europe. En témoignent la baisse continue de leur coût du risque (provisions pour faire face au risque d’impayés) et, surtout, la hausse significative de leurs encours de crédit. En France, ces encours augmentent ainsi de 0,8 % dans le réseau de BNP Paribas par rapport au deuxième trimestre 2014, ils progressent également de 2,2 % dans les enseignes du groupe Crédit Agricole (atteignant 500 milliards d’euros) ou encore de 2,7 % dans les réseaux Banques Populaires et Caisses d’Epargne.
Hausse de l’encours des prêts à l’habitat
Dans l’ère actuelle de taux bas, la demande de crédit est particulièrement dynamique chez les particuliers. Elle concerne en premier lieu les prêts à l’habitat, avec des encours en hausse de 3 % dans les caisses régionales du Crédit Agricole, de 6,7 % chez LCL ou de 4,9 % dans les Caisses d’Epargne. En outre, même si les taux des crédits ont atteint des planchers, les marges à la production restent à un bon niveau. LCL souligne ainsi avoir été « la première banque française à relever les taux de crédit immobilier sans que cela n’ait eu un impact sur la croissance des volumes ». A la Société Générale, cette course au crédit a même permis d’élargir la base de ses clients au premier semestre : au total, la banque a ouvert 185.000 nouveaux comptes dans ses réseaux.
La production de crédits à la consommation connaît également un vrai redémarrage. Elle progresse par exemple de 17 % au premier semestre chez les Banques Populaires. La tendance est aussi perceptible du côté des entreprises et des clients professionnels. Chez LCL, les encours de crédit aux professionnels ont même bondi de 5,7 % en un an. Nouvelle sur ce marché, La Banque Postale en a aussi bénéficié. Ses encours de crédit aux personnes morales atteignent 8,1 milliards d’euros, en progression de 66 % par rapport au second semestre 2014.
La Société Générale a ainsi vu le résultat net de sa banque de détail dans l’Hexagone progresser de 11,8 % (hors PEL-CEL). En revanche, le résultat avant impôt du réseau France de BNP Paribas a reculé de 5,2 %. La banque de la rue d’Antin pâtit notamment de la forte vague de renégociations des crédits immobiliers.
Effet de change avec le dollar
Pour Natixis, BNP Paribas et la Société Générale, les activités de marché ont par ailleurs largement contribué aux performances globales du deuxième trimestre. « Ces activités ont bénéficié de l’effet change avec un dollar fort. La volatilité provoquée sur les marchés du fait des incertitudes sur l’avenir de la Grèce ont aussi profité aux dérivés actions », explique Romain Burnand, gérant chez Moneta. BNP Paribas a ainsi vu les revenus de son pôle de banque de financement et d’investissement progresser de 15,6 %. A la Société Générale, les activités de marché et services aux investisseurs ont aussi vu leurs revenus croître de 16,2 % entre avril et juin. Cette dynamique pourrait toutefois ne pas se répéter au troisième trimestre, traditionnellement pénalisé par une activité plus faible sur les marchés.
Ces bonnes performances ne détournent toutefois les grands groupes bancaires de leurs programmes de réduction des coûts, qui visent notamment à compenser la hausse des coûts réglementaires.