La vente de Novo Banco se prépare alors que CaixaBank tente toujours de prendre le contrôle de BPI.

Les autorités portugaises préparent le terrain pour la vente de Novo Banco. Les banques espagnoles Santander et CaixaBank sont données favorites pour le rachat de l’entité née sur les ruines de la banque Espirito Santo, après son renflouement par l’Etat en 2014. Le fonds de résolution portugais a en principe jusqu’en août 2017 pour vendre l’établissement, mais il est déjà à la recherche d’investisseurs stratégiques pour l’acquisition d’un portefeuille d’actifs problématiques, dont des participations dans des autoroutes à péage, ou encore une participation dans une banque angolaise. Son objectif : tenter d’assainir les comptes de Novo Banco, qui a essuyé 1 milliard d’euros de pertes nettes en 2015. Ces opérations s’amorcent alors que les tentatives menées depuis des mois en parallèle par CaixaBank pour le contrôle du Banco Portugués de Investimento (BPI) sont dans l’impasse. La banque espagnole n’a pas réussi à vaincre le veto de la milliardaire Isabel dos Santos, fille du président d’Angola et un des actionnaires principaux de l’entité portugaise, titulaire de participations croisées adossées aux ressources pétrolières de l’ancienne colonie portugaise.

Inquiétudes

Ce blocage est loin d’être anodin : on s’inquiète de plus en plus, au Portugal, d’une « hispanisation » du système bancaire national, la plupart des entités étant en train de passer sous contrôle de compagnies du pays voisin. En décembre dernier, le groupe Santander avait racheté Banif pour 150 millions d’euros tout en recevant, dans le même temps, près de 3 milliards des caisses publiques portugaises pour couvrir de futures contingences dérivées des droits acquis. Il n’en a pas fallu plus pour que certains ne dénoncent le projet d’une «  union ibérique bancaire », piloté par la Banque centrale européenne et favorisant les groupes bancaires espagnols à l’affût pour acheter à bon prix au Portugal.

Cette thèse est confortée par le fait que le changement de législation européenne devrait jouer en faveur de CaixaBank, lui permettant de faire sauter les verrous dans son bras de fer pour obtenir le contrôle de BPI, la quatrième banque privée du pays. La nouvelle loi va, en effet, obliger ce dernier à se défaire de ses participations à 50,01 % de la principale banque privée angolaise BFA, considérant que l’Angola est dépourvu de système de supervision bancaire fiable.

Les autorités portugaises comptent sur un accord prochain qui devrait permettre à CaixaBank de prendre le contrôle de BPI et permettrait ensuite d’agir comme un levier pour amorcer une fusion avec Novo Banco.