La mesure semble sévère, mais en réalité la plupart des banques concernées sont déjà dans les clous. La Réserve fédérale (Fed) a imposé lundi aux huit plus grands établissements du pays d’amasser des nouvelles couches de fonds propres – de 1 % à 4,5 % de leurs actifs pondérés par le risque – en raison de leur importance dite « systémique » : leur faillite serait si grave pour l’ensemble de l’économie que des coussins de sécurité supplémentaires leur sont demandés. Si Bank of America, Bank of New York Mellon, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley, State Street Corporation et Wells Fargo ont déjà été jugés aptes, JPMorgan Chase devra, lui, trouver 12,5 milliards de dollars pour se mettre en règle. Il faut dire que, par sa taille, le mastodonte s’est vu infliger une surcharge de capital correspondant à 4,5 % de ses actifs, davantage que ses consœurs. Atteindre ce ratio est cependant à la portée de ce géant présentant un bilan supérieur à 2.400 milliards de dollars. JP Morgan a, en effet, le temps – le ratio entre en vigueur en 2019 – de se mettre en conformité en mettant de côté de l’argent frais ou bien en consentant à réduire son bilan.
Un effort mondial plus large
En réalité, cette annonce américaine est la déclinaison d’une règle mondiale. Le Comité de Bâle – l’organisme où se coordonnent les gendarmes bancaires de la planète – a, en effet, décidé depuis plusieurs années de mieux encadrer les établissements systémiques, baptisés « G-SIB » dans le foisonnant jargon réglementaire. L’idée est d’imposer aux banques concernées une surcharge de capital de 1 % à 3,5 % des actifs au-delà des exigences minimales issues de la crise financière de 2008. Cette exigence entrerait en vigueur progressivement de 2016 à 2019 et est déjà anticipée par les banques concernées.