Banque privée : le rapprochement UBS-Crédit Suisse conseillé de part et d’autre par McKinsey
Le président du conseil d’administration d’UBS, l’Allemand Axel Weber, envisagerait une fusion avec son rival domestique, Crédit Suisse, selon une information du site spécialisé Inside Paradeplatz, confirmé par Bloomberg et relayé par Les Échos.
Un rapprochement qui, s’il devait se concrétiser en 2021 comme le plan en discussion actuellement le prévoit, « mettrait au second plan tout ce qu’on a vu sur la place financière jusqu’à présent », selon une source anonyme chez McKinsey, citée par Inside Paradeplatz. Les deux groupes, UBS et Crédit Suisse, sont conseillés par McKinsey depuis de nombreuses années.
Axel Weber a mené une étude de faisabilité dans le cadre d’un exercice de réflexion sur de futures options stratégiques. Il en ressort que le prix à payer pour un rapprochement serait colossal, le Crédit Suisse employant quelque 50 000 salariés à travers le monde, et UBS 70 000. Le rapprochement passerait par une suppression de 15 000 postes à travers le monde, selon les estimations de Inside Paradeplatz.
Au Crédit Suisse, les anciens de McKinsey ont régulièrement occupé des fonctions d’importance. À commencer par Tidjane Thiam, ancien partner au bureau de McKinsey and Company à Paris, qui a dirigé la banque de 2015 à 2020, avant de devoir en démissionner sur fond d’espionnages internes. En France et en Belgique, en 2016, Bruno Angles, un autre ancien de McKinsey a été nommé à la tête du Crédit Suisse.
Source: www.consultor.fr
« L’annonce a fait l’effet d’une bombe. Souvent comparés sur la scène internationale, ses deux géants suisses ne se font pas de quartier. Toutefois, aujourd’hui, le sujet du rapprochement se fait entendre de plus en plus fort, avec ses partisans et les autres. Comment cette « incroyable » idée a pu apparaître ? Est-ce l’effet du COVID 19 ? Est-ce la course effrénée à la rentabilité ? Est-ce la combinaison des deux ?
Si cette fusion devait avoir lieu, nous verrions naître un mastodonte inégalé en Europe, avec lequel il serait difficile de rivaliser…
Même si cela semble avoir du sens économiquement pour certains, les obstacles sont énormes : culturels, personnels et politiques… Que pensent les clients de cette fusion ? »
Antoine ALIOTTI