Selon le consultant Deloitte, Facebook aurait créé 227 milliards de dollars de valeur et 4,5 millions de jobs en 2014.Il faut relativiser ces chiffres. D’abord, l’étude a été commanditée par… Facebook et se base sur des chiffres fournis par… Facebook. Ensuite, il s’agit d’impact économique, pas nécessairement de création de valeur nette. Mais cette étude révèle en tout cas l’importance croissante de Facebook dans l’économie mondiale.
Quels sont les grands impacts de Facebook sur l’économie ?
Ils sont au nombre de trois. D’abord il y a l’impact marketing, le plus important selon Deloitte, il s’agit des bénéfices, de la valeur ajoutée pour les entreprises qui utilisent Facebook comme vecteur commercial et publicitaire. Les entreprises recourent de plus en plus au net en général et aux réseaux sociaux en particulier car ceux-ci permettent de mieux cibler leurs clients et d’accroître leur visibilité. Une entreprise de la nouvelle économie, comme BlaBlaCar, qui partage de la mobilité, concentre ainsi 70 % de ses dépenses marketing sur Facebook. 2,3 millions de jobs dans le monde dépendrait de l’efficacité marketing de Facebook.
Le deuxième impact, serait l’effet de plate-forme, qu’est-ce que c’est ?
L’effet de plate-forme permet à des développeurs d’applications d’utiliser Facebook pour faire croître leur activité. Shazam, l’identificateur de chanson aurait ainsi augmenté ses revenus de 37% grâce à l’introduction et la promotion de son application sur Facebook. 660.000 emplois auraient été créés mondialement via cet effet de plate-forme.
3ème impact, celui de Facebook sur les achats de matériel informatique, surtout mobile et sur les services connectés ?
Oui cela coûte beaucoup d’argent en infrastructure de faire fonctionner et d’utiliser Facebook et notre addiction au réseau social nous fait consommer plus de matériel que de besoin. Mais ce qui est plus impressionnant , c’est que Facebook, dans un pays comme la France par exemple, génère plusieurs centaines de millions d’euros mais n’emploie que quelque dizaines de salariés.
Facebook détruit aujourd’hui aussi de nombreux emplois ?
La croissance de Facebook ,dépassant le milliard d’utilisateur , a créé un glissement des budgets publicitaires classiques vers les médias digitaux. Ceux-ci devraient croître de plus de 13% cette année, alors que les médias classiques devraient diminuer de près de 8%. Le problème, c’est que la création de ces emplois digitaux ne compense pas la perte des emplois dans les médias classique. Facebook ne crée donc pas vraiment 4,5 millions de jobs, mais ce qui est sûr, c’est que Facebook est un formidable accélérateur pour ces centaines milliers de startups créées chaque année et qui, grâce au réseau social et à ses likes parviennent à moindre coût à toucher des clients potentiels.
Facebook communique sur son impact économique mais surtout optimise sa fiscalité
Facebook aurait déclaré auprès du fisc français un bénéfice de 478 00O euros en 2012, l’imposant à hauteur de 240 245 euros.
Facebook utilise un mécanisme de règlement de prestations à une autre société également détenue par la société et localisée à l’étranger. En l’espèce, une société aux îles Caïmans, qui ne fait par ailleurs, pas remonter aux Etats-Unis les sommes encaissées afin d’éviter une nouvelle imposition. Des dispositifs fiscaux encore plus élaborés, exploitant le Double Dutch Sandwich étaient jusqu’alors très utilisés par de nombreuses sociétés.
La frugalité fiscale pousse même les entreprises à innover sur le plan financier. Apple s’est ainsi endetté au travers d’un emprunt pour payer les dividendes prévus à ses actionnaires, sans avoir à rapatrier les 145 milliards de liquidités détenues à l’étranger.
Communiquer à coup d’études…
Conscient de la portée de telles décisions auprès du public, les GAFA ne manquent pas d’ouvrir des contre feux, et de communiquer de manière positive sur l’impact de leur activité sur l’économie mondiale. Nous nous souvenons de la communication de Google au travers d’une étude portant sur l’impact du secteur Internet sur l’économie française. Facebook a de son coté mandaté le cabinet Deloitte pour produire une étude consacrée cette fois çi à l’impact direct de Facebook sur l’économie.« Autour du réseau social, un véritable écosystème regroupant des grandes et petites entreprises, des start-ups innovantes, des éditeurs, des développeurs ou encore des agences médias continue de se développer et d’utiliser Facebook comme un outil de travail, de marketing et de développement économique » explique Facebook dans son communiqué…