L’ensemble des très grandes banques chinoises a désormais pignon sur rue à Paris et en Europe. Mais ces grands noms n’ont pas vocation à bousculer l’ordre établi en Europe.
Les voici au complet. Quarante ans après l’arrivée de Bank of China en France – lorsque la Chine donne le coup d’envoi à ses réformes économiques – les quatre plus grandes banques chinoises sont désormais installées à Paris et dans les grandes villes européennes. Ces établissements ont généralement choisi comme siège européen le Luxembourg, qui s’est progressivement installé en hub de la finance chinoise dans l’Union. Les autres pays européens sont ainsi généralement filiales ou succursales de la maison mère luxembourgeoise.
Le « big four » au complet
En France, il aura fallu attendre le début des années 2010 pour que l’historique Bank of China sorte de son isolement. Elle est alors rejointe par ICBC – devenue en quelques années la première banque de la planètepar la taille et les résultats – puis en 2015 par China Construction Bank, et par Agricultural Bank of China. Ces quatre mastodontes bancaires forment le « big four » des banques chinoises contrôlées par l’Etat. Parmi les arrivées plus récentes, Bank of Communications, ou enfin l’an dernier de China Everbright Bank.
Internationalisation du yuan
S’ils font masse, ces grands noms n ‘ont pourtant pas bousculé l’ordre établi en Europe : on ne les retrouve par exemple pas au rang des banques ayant conseillé le plus de fusions-acquisitions dans l’année, ni développé de vastes réseaux d’agences à destination des particuliers. Leur raison d’être est ailleurs : elles se développent au rythme de l’expansion de la Chine et de ses grands groupes publics, dans les infrastructures notamment. Elles jouent également un rôle dans l’internationalisation du yuan, cherchant à obtenir l’agrément des autorités chinoises pour devenir agent de compensation en RMB pour une zone géographique donnée.
Tournées vers les pays émergents
Plus largement, leur action à l’international paraît davantage tournée vers les pays émergents que vers les vieux pays développés, notamment dans le but d’accompagner le projet de nouvelles routes de la soie développé par Pékin. Un récent article publié par la banque des règlements internationaux souligne ainsi le rôle croissant des « banques émergentes » dans le financement de l’économie mondiale. Un développement qui s’explique avant tout par le développement rapide de flux financiers entre pays émergents.
Source: LesEchos.fr