La banque affiche une collecte record en 2015 auprès des particuliers fortunés et prépare une offre immobilière.

Malgré la mise en examen en France de sa branche suisse, le groupe Edmond de Rothschild (EdR) affiche sa bonne santé dans l’Hexagone. Vincent Taupin, le président d’EdR France, a annoncé hier  à ses troupes une collecte nette record de près de 1,2 milliard d’euros en banque privée en 2015, dont 800 millions en France (le reste provient d’Italie et d’Israël). Quatre fois plus qu’en 2014. Cette année-là, dix banquiers privés étaient partis avant l’éviction surprise de Christophe de Backer, patron du groupe franco-suisse remplacé par Ariane de Rothschild.

A fin juillet, la banque revendiquait déjà 800 millions d’euros de flux nets en gestion privée, avant la chute des Bourses chinoises durant l’été. «Nous avons connu un ralentissement en Israël au second semestre, mais nous avons continué à collecter en France, où nos clients particuliers ont notamment apporté l’an dernier 70 millions d’euros dans nos fonds de private equity, soit un niveau inédit», explique Vincent Taupin à L’Agefi. EdR France a par exemple réuni 30 millions d’euros pour son premier fonds de fonds de capital-investissement. En parallèle, la banque continue ses levées de fonds auprès des institutionnels «Nous réalisons actuellement le premier closing d’Eres 3 à près de 200 millions d’euros, indique ainsi Vincent Taupin. Ce véhicule vise 250 millions avec la possibilité de monter jusqu’au plafond de 300 millions».

Pour compléter l’offre de gestion de fortune, «nous avons lancé un gros chantier dans l’immobilier pour proposer à nos clients privés des produits d’épargne collective de type OPCI (organismes de placement collectif immobilier), ainsi que des club deals (réunissant plusieurs investisseurs sur un même projet d’acquisition, ndlr), annonce Vincent Taupin. Nous visons à moyen terme plusieurs milliards d’euros d’encours». La banque, qui a déjà une activité de conseil en M&A immobilier, ne dévoile pas encore le nom de son, ou ses, futur(s) partenaire(s).

Elle reste également discrète sur sa collecte en gestion d’actifs, dont les encours sont restés stables en France, à 23,3 milliards d’euros. A fin 2015, EdR France gérait 40,8 milliards d’euros tous métiers confondus, dont 15,5 milliards d’euros en banque privée (+7,%) et 1,4 milliard en private equity. Son produit net bancaire atteint de 315 millions d’euros en 2015 (+4,5% à périmètre constant), pour un résultat net 31 millions d’euros (+40%).