La Bourse suisse a raté lundi son départ pour la première séance de la nouvelle année. La chute des marchés asiatiques, déclenchée par un mauvais indice PMI en décembre en Chine, a plombé le marché.
Le Swiss Market Index (SMI) a fortement reculé dès l’ouverture (-1,83% à 8656,31 points) et la pression s’est encore accentuée avec l’augmentation des tensions entre l’Arabie Saoudite et l’Iran. Les gains du petit rally d’avant la fin d’année passée ont été entièrement perdus.
L’indice VSMI de volatilité a bondi de près de 21%. Le Swiss Leader Index (SLI) a perdu 2,24% à 1302,02 points et le Swiss Performance Index (SPI) 1,81% à 8929,25 points. La totalité des 30 blue chips ont reculé.
Les autres principales places européennes ont elles aussi fortement reculé. Le Dax allemand par exemple a cédé plus de 4%. Aux Etats-Unis, le Dow Jones affichait un recul de 2,4% au moment des clôtures en Europe.
Les données macroéconomiques suisses et européennes du jour sont passées pratiquement inaperçues. La nouvelle contraction de l’activité manufacturière aux Etats-Unis en décembre et le recul des dépenses de construction en novembre font par ailleurs douter de la robustesse de l’économie américaine.
Schindler descend
Les valeurs du luxe Swatch (-4,2%) et Richemont (-3,1%) font partie des plus gros perdants. Elles ont souffert des craintes autour de la croissance en Chine, le débouché le plus important des exportations horlogères suisses.
Schindler a chuté de -4,9%. Le fabricant d’ascenseurs et escaliers mécaniques a annoncé la fin du programme de rachat d’actions débuté en 2013 au 30 décembre 2015. Le fait qu’aucun nouveau programme n’ait été annoncé pèse sur les titres, selon les courtiers. Par ailleurs, la Chine est aussi un important marché pour le groupe lucernois.
Les cycliques LafargeHolcim (-3,4%), ABB (-2,9%), Adecco (-2,8%) et SGS (-2,7%) ont également nettement reculé.
Banques chahutées
Aux financières, Zurich a perdu 3,2%, CS 2,5% et UBS 2,4%. Selon des articles de presse du week-end, les deux grandes banques pourraient se trouver confrontées à une vague de plaintes de la part de clients allemands fraudeurs du fisc et qui réclameraient le remboursement de rétrocessions. On parle de « plusieurs milliards de francs » que les banques suisses auraient encaissé en trop chaque année.
Julius Bär (-2,4%) n’a pas mieux résisté. La banque privée zurichoise a annoncé avant la fin de l’année un accord de principe pour régler le conflit fiscal avec les Etats-Unis, ce qui a eu pour effet de faire nettement monter l’action lors des dernières séances de 2015.
Les poids lourds défensifs Roche (-1,2%), Novartis (-1,4%) et Nestlé (-1,3) ont empêché le SMI de reculer plus nettement. Swisscom (-1,5%) a aussi bien résisté.
Leclanché flambe
Sur le marché élargi, Autoneum (-5,5%), Leonteq (-4,7%) et Gategroup (-4,1%) font partie des gros perdants du jour. A l’inverse, Addex a gagné 7,4% après que la FDA a accordé le statut de drogue orpheline à Dipraglurant, dans le traitement de la maladie de Parkinson.
Leclanché a gagné 11,2% après l’annonce, juste avant la fin de l’année passée, de l’arrivée d’un nouveau gros actionnaire (30%), Precept ayant vendu ses parts à un investisseur chinois agissant via sa société luxembourgeoise.