Credit Suisse est « désormais bien positionné pour faire face à des conditions de marchés difficiles », selon son patron Tidjane Tham.
Les activités de marchés de l’établissement zurichois ont souffert en fin d’année dernière. La banque emmenée par le franco-ivoirien Tidjane Thiam a cependant profité du repositionnement vers la gestion de fortune initié il y a trois ans.
A l’issue d’une réorganisation de trois ans, Credit Suisse sort la tête de l’eau . Le poids lourd de la banque helvétique a annoncé jeudi avoir renoué avec les profits en 2018. Une première depuis quatre ans. Celle-ci s’explique avant tout par la performance des activités de banque privée et de gestion d’actifs alors que les activités de marchés ont pesé sur les résultats.
Dans le détail, la banque a vu ses revenus rester quasiment stables d’une année sur l’autre. Elle a toutefois publié un résultat net de 2,1 milliards de francs suisses (1,85 milliard d’euros) à la fin de 2018, contre une perte de 983 millions un an plus tôt (865 millions d’euros). Ces résultats ont été tirés par la hausse des profits des activités de gestion de fortune en Suisse, dans le reste de l’Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique Latine même si elles ont souffert dans la région « Asie-Pacifique ».
Perte dans les activités de marchés
Point noir, la division rassemblant les activités de marché a subi une baisse de ses revenus et de ses profits en 2018. Sur l’ensemble de l’année dernière elle est restée bénéficiaire (avant impôts). Toutefois, Credit Suisse a souffert, comme la plupart des banques internationales, de la forte volatilité et de la baisse d’activités sur les marchés en fin d’année dernière. Au dernier trimestre, sa division « Global Markets » a ainsi subi une perte de 193 millions de francs suisses. Le titre perdait plus de 3 % jeudi.
En dépit de ces difficultés, la banque dans son ensemble est parvenue à dégager des profits sur les trois derniers mois de l’année. Son patron Tidjane Thiam veut ainsi croire qu’elle est « désormais bien positionnée pour résister à des conditions de marchés difficiles ». Arrivé aux commandes à l’été 2015, le franco-ivoirien a lancé quelques mois plus tard une vaste restructuration . L’ancien patron de Prudential a réduit les coûts, notamment en taillant dans les effectifs, et augmenté le capital de la banque.
Un mois de janvier plus clément
Surtout, il a souhaité mettre l’accent sur la gestion de fortune, censée garantir des revenus plus réguliers. Une orientation faite au détriment des activités de marchés, plus risquées, plus volatiles et aussi plus coûteuses en fonds propres. « Ces objectifs ont dans l’ensemble été atteints et notre performance au quatrième trimestre 2018, notre meilleur quatrième trimestre depuis 2013, montre à quel point la banque a changé depuis 2015 », assure Tidjane Thiam.
Après une fin d’année éprouvante, Credit Suisse a connu un mois de janvier plus clément. Le montant de ses actifs sous gestion est ainsi revenu au niveau du mois de novembre. La banque reste cependant sur ses gardes à l’heure du Brexit et des tensions entre la Chine et les Etats-Unis. « Le climat politique incertain dans nombre de grandes économies mondiales, et les chocs potentiels et les perturbations qui pourraient en résulter sur le commerce international sont de réels sujets d’inquiétudes », écrit-elle.
Source : lesechos.fr