Un socle qui va résister au numérique
Écrit par Luc Rodesch (Banque de Luxembourg)
Préservation de la confiance, relation avec le client et anticipation de ses besoins, exploitation du digital, rayonnement du Luxembourg à l’étranger et durabilité. Tour d’horizon des principaux enjeux pour la place financière à l’aube de 2020 avec Luc Rodesch, membre du comité exécutif, responsable Private banking de Banque de Luxembourg.
En 2020 et au-delà, le banquier privé continuera à partager le défi de tout prestataire de services : répondre aux attentes des clients en leur offrant un service de qualité et à valeur ajoutée, dans le strict respect du cadre législatif et réglementaire en vigueur.
Au-delà des coûts, les contraintes réglementaires génèrent un nombre non négligeable de tâches administratives, au détriment du temps consacré au conseil client. Le banquier privé surveille notamment de près les transactions et documente scrupuleusement l’origine des fonds de ses clients, un formalisme accru qui n’est pas toujours bien perçu par une clientèle privée historiquement attachée au respect de sa sphère privée. Ce strict respect de la conformité est néanmoins indispensable pour préserver la bonne réputation de notre place financière, et plus largement de notre pays.
Un chef d’orchestre
L’ensemble du secteur bancaire est soumis à un environnement de taux d’intérêt historiquement bas et à une augmentation des coûts qui exercent globalement une pression sur les marges. Dans ce contexte, les banques privées ne peuvent plus se développer sur des services standards, peu rémunérateurs. Pour tirer leur épingle du jeu, elles doivent renforcer l’attractivité de leur offre au-delà de la gestion d’actifs classique: solutions pour situations patrimoniales et familiales complexes, financements transfrontaliers, private equity, etc.
Il se trouve que la clientèle des banques privées au Luxembourg est aujourd’hui plus fortunée et plus internationale. Ces clients ont des besoins plus sophistiqués et sont en attente de ces services à valeur ajoutée. Quant au conseiller, il doit plus que jamais endosser le rôle de chef d’orchestre, capable de mettre en musique l’offre de la banque et, si nécessaire, diriger son client vers l’expert le plus approprié.
La révolution numérique
Si le client de banque privé continue à accorder une grande importance à un accompagnement personnalisé, il est néanmoins de plus en plus mobile et connecté. Il veut pouvoir prolonger l’expérience bancaire en ligne, à tout moment, où qu’il soit, et en toute sécurité. Les banques privées devront donc continuer à investir considérablement dans ces nouveaux canaux de communication pour répondre aux attentes d’une clientèle de plus en plus exigeante en la matière.
… mais la relation de confiance, encore et toujours
La relation avec le client, la confiance, le contact et la proximité sont autant de fondements du métier qui constituent le socle d’une relation pérenne et que la révolution numérique ne pourra pas ébranler. La valeur ajoutée du banquier privé résidera dans sa capacité à connaître et à accompagner les familles au-delà des simples questions de gestion d’actifs.
Source : paperjam.lu