Le groupe bancaire genevois veut gérer un quart de ses actifs dans cette partie du monde.

S’il ne prévoit pas d’acquisition dans les deux prochaines années, le groupe genevois veut gérer un quart de ses actifs d’ici 5 ans dans cette région et ouvrir des succursales de sa banque luxembourgeoise dans l’UE.

La banque privée a renforcé son dispositif en Asie après l’intégration de Coutts qui «s’est bien passée», relève le directeur général Guy de Picciotto dans un entretien publié jeudi par le quotidien Le Temps et l’hebdomadaire Handelszeitung. Il s’est étoffé de 250 personnes, dont près de 70 gérants. Une centaine d’autres collaborateurs ont grandi les rangs de l’UBP à Zurich.

 Après le décès récent de son père qui avait lancé la banque et la présidait, son frère Daniel a pris la tête du conseil d’administration. «En Asie, nous devrons probablement encore adapter notre organisation», dit également Guy de Picciotto.

Autre région, l’Europe est suspendue pour les banques suisses à un accès au marché financier européen. Guy de Picciotto en appelle aux responsables politiques en Suisse pour obtenir ce scénario. Dans le cas contraire, «nous devrons chercher des alternatives».

Londres et Asie visés par l’UBP

Elles passent par l’ouverture de succursales de la banque luxembourgeoise de l’UBP dans les pays de l’Union européenne (UE), en Italie et en Espagne pour commencer. Mais l’investissement le plus important est prévu pour Londres, si la Grande-Bretagne ne sort pas de l’UE.

En revanche, pas question de nouvelle acquisition dans les deux prochaines années. «Il faut désormais nous concentrer sur la croissance organique», relève Guy de Picciotto. Ensuite, l’UBP pourra envisager d’engloutir des banques ou des portefeuilles, mais uniquement à Londres ou en Asie.

Coté américain, la banque genevoise est régularisée après son amende de 187,7 millions de dollars (un peu moins de 183 millions de francs). Elle est enregistrée depuis 2014 et peut s’occuper de clients américains depuis la Suisse. «Il est toutefois évident que les Etats-Unis représentent un marché important», pour accéder à la clientèle d’Amérique latine ou «simplement» parce qu’il est le plus grand au monde pour la gestion d’actifs.

Pas très affectée par les taux négatifs

Pour autant, l’UBP n’ouvrira pas de banque aux Etats-Unis, ajoute encore Guy de Picciotto. Les contraintes réglementaires et les coûts sont «trop lourds».

Plus globalement, «l’instabilité que nous connaissons aujourd’hui dans le monde profite indéniablement à la Suisse», estime le patron de l’UBP, grâce à sa stabilité financière et politique, sa monnaie forte et son système bancaire.

L’UBP n’a pas été affecté pour le moment par les taux négatifs, répercutés seulement sur un nombre limité de clients de pays voisins. La banque a aussi pu maintenir ses coûts. Elle emploie quelque 1450 collaborateurs dans le monde et gérait fin 2015 quelque 110 milliards de francs d’actifs.