Le secteur bancaire paye-t-il les pots cassés de la nervosité des marchés ? A la Bourse de Paris, l’action Société générale perdait 11,25 %, jeudi 11 février, un peu après midi. Dans le même temps, le CAC 40 abandonnait 3,29 %.
La publication des résultats annuels de l’entreprise a déçu les analystes. En effet, la banque a prévenu qu’elle pourrait ne pas atteindre son objectif de profitabilité en 2016, à cause de « l’augmentation des exigences en capital et [de] l’environnement économique et financier ». Par ailleurs, ses activités de marché ont été pénalisées par « les conditions instables » et la volatilité boursière. Ainsi, le pôle qui regroupe les activités de banque de financement et d’investissement, de banque privée, de gestion d’actifs et de services aux investisseurs a vu son résultat net baisser, en 2015, de 5,3 %, à 1,80 milliard d’euros.
Malgré tout, Société générale a vu son bénéfice net augmenter de 49,3%, à 4 milliards d’euros en 2015, grâce, notamment, à sa banque de détail en France. C’est donc là-dessus que misera le groupe cette année.
« Transformation digitale »
« L’accent sera mis en particulier sur l’accélération de la transformation digitale des réseaux de banque de détail en France et le développement de Boursorama », a fait valoir le groupe, qui s’est félicité d’un nombre « record » d’ouvertures de comptes et d’une reprise des encours de crédit. Société générale avait annoncé, à l’automne 2015, un plan de transformation de son réseau qui passe par la suppression de 20 % de ses agences d’ici à 2020.
La violence de la réaction boursière constatée aujourd’hui doit être replacée dans le contexte actuel de défiance autour des banques européennes. L’augmentation des contraintes réglementaires, et la prolongation de l’environnement de taux bas dans la zone euro, pèsent sur leur profitabilité. Enfin, leurs engagements liés au secteur de l’énergie inquiètent les investisseurs.
Ainsi, depuis six mois, les trois plus grandes banques françaises ont perdu entre 35 % et 38 % de leur valeur, alors que le CAC 40 a abandonné « seulement » 18 %.