Les six premiers groupes affichent 14,3 milliards d’euros de résultat net cumulé.
L’environnement de taux bas pèse sur la rentabilité de leurs modèles de banque de détail.

Crise russe, baisse des taux, chute des cours du pétrole ou encore amende historique pour BNP Paribas… Les banques françaises achèvent une année tourmentée durant laquelle se sont accumulés les chocs. Les six premiers groupes français sont tout de même parvenus à dégager plus de 14,3 milliards d’euros de résultat net , une performance qui témoigne des efforts de restructuration menés depuis la crise. « En 2014, les banques françaises sont restées dans une logique d’exécution de leurs stratégies destinées à adapter leurs modèles au sortir de la crise, car même si l’on arrive au bout des incertitudes réglementaires, ces établissements restent en convalescence, focalisés sur la gestion de crise passée en Italie, par exemple, ou sous la menace de litiges », souligne Romain Burnand, gérant chez Moneta.

Des réseaux domestiques en panne d’activité

C’est l’une des principales difficultés des banques françaises : dans un contexte de taux faibles et de morosité économique, leur activité de banque de détail en France ne joue plus un rôle moteur. En 2014, Société Générale a ainsi vu les revenus (PNB) de ce métier reculer de 1,9 %, à 8,275 milliards d’euros. Même constat chez BNP Paribas, où les réseaux d’agences ont vu leurs revenus (PNB) se contracter de 1 % et leurs résultats avant impôts de 4,9 %. Dans ce contexte, seuls quelques acteurs atypiques comme La Banque Postale parviennent à tirer leur épingle du jeu. En 2014, la filiale de La Poste a ainsi vu ses revenus en banque de détail grimper de 1,2 %, à 5,35 milliards d’euros.

Des efforts réglementaires coûteux

Que ce soit pour participer à la mise en place de l’Union bancaire ou pour renforcer encore leurs fonds propres pour se conformer au mécanisme futur de « TLAC » (total loss absorbing capacity), les banques françaises poursuivent leurs efforts. BNP Paribas, également ciblé par des nouvelles réglementations sur les banques étrangères aux Etats-Unis, a estimé que les taxes et réglementations lui coûteront au total 500 millions d’euros en 2016. Cette année, signe de la confiance des régulateurs dans la solidité de leurs fonds propres, Société Générale et BNP Paribas ont toutefois maintenu leur distribution de dividende inchangée.

Une reprise fragile se profile…

La tendance est ténue, mais elle pourrait se renforcer en 2015 : en fin d’année dernière, certaines banques françaises ont perçu un léger regain des demandes de crédits des entreprises. Chez BNP Paribas, les encours de crédits ont ainsi progressé de 0,1 % au quatrième trimestre 2014, contre une baisse de 0,9 % sur un an. «  Il y a une plus grande sérénité, on sent que les planètes sont alignées pour que la politique de la BCE porte ses fruits en 2015 », estime Romain Burnand. C’est sans doute la raison pour laquelle les établissements de la place ont maintenu leurs objectifs de rentabilité.