« Les entrepreneurs et FBO (family business owners) représentent une part importante de la clientèle des banques privées. Leurs spécificités et leurs besoins peuvent toutefois être très variables. Zoom sur quatre grandes catégories d’entrepreneurs et sur la façon dont la banque privée répond à leurs besoins.
1. Le créateur d’entreprise
Parmi les clients de la banque privée, on compte un grand nombre d’entrepreneurs qui ont créé leur propre société, il y a 10 ou 20 ans. «Cette catégorie d’entrepreneurs recherchera plutôt des solutions pour diversifier un patrimoine privé, hors entreprise. Ils choisiront par exemple d’extraire 10 à 15% du capital de leur société pour l’investir en produits ou services bancaires, explique Romain Wolff, head of Luxembourg market – private banking chez Degroof Petercam Luxembourg.
Âgés de 40 à 50 ans, ces entrepreneurs sont toutefois toujours très actifs: ils travaillent encore quotidiennement au sein de la société et n’ont guère le temps de gérer leur patrimoine. C’est pourquoi ils nous font bien souvent confiance sur un mandat de gestion discrétionnaire pour gérer leurs actifs investis sur un horizon à moyen ou long terme.» Pour ces entrepreneurs, les capitaux gérés par la banque privée ne constituent pas une réserve qu’ils comptent utiliser pour financer le développement de leurs activités. Leur appétence au risque sera donc généralement assez élevée, même si les besoins spécifiques en matière d’investissement peuvent être différents d’un profil à l’autre.
2. L’entrepreneur qui a cédé sa société
Lorsqu’un entrepreneur cède son entreprise, il touche un capital important qu’il va chercher à placer de la meilleure des manières. Les situations peuvent être très variables et impliquer parfois plusieurs actionnaires, ce qui rend très précieux le conseil d’un banquier privé. «Il est toutefois clair que ce type de profil a une très bonne compréhension du contexte dans lequel il évolue et qu’il a eu l’habitude, durant de nombreuses années, de prendre des décisions. Cet entrepreneur optera donc souvent pour de la gestion-conseil, une formule à travers laquelle il a toujours le dernier mot sur les placements effectués.
Certains, toutefois, choisiront plutôt une gestion discrétionnaire.», détaille Alessandro Palagiano, senior private banker au sein de Degroof Petercam Luxembourg. Dans l’optique de diversifier son patrimoine, le profil de l’entrepreneur qui vend sa société aura tendance à se diriger vers des investissements en private equity, voire dans l’art ou la mise en place de projets philanthropiques, investissements pour lesquels la banque privée dispose souvent de solutions clés en main.
3. L’actionnaire passif
À un moment de leur carrière, certains entrepreneurs décident, tout en restant à la tête de leur société, d’en déléguer la gestion à des dirigeants non actionnaires. Dans ce cas de figure, cet entrepreneur, devenu actionnaire passif, n’aura plus de revenu direct issu de la société, mais vivra de ses dividendes. «Le rôle d’une banque privée par rapport à ce type de profil est multiple. Il faut tout d’abord pouvoir équilibrer les revenus, les dépenses – en particulier les dépenses ‘plaisir’ liées au fait que la personne a plus de temps – et les retours sur les investissements consentis, explique Kris De Souter. Mais on pourra également accompagner ces entrepreneurs dans leur installation dans un pays comme le Luxembourg, par exemple, à partir duquel ils pourront mieux gérer leur patrimoine.»
Ce profil d’entrepreneur aura également à cœur de diversifier son patrimoine, notamment grâce à l’immobilier. «Cela étant dit, considérant que la plus grande partie de son capital est toujours dans la société dont il a délégué la gestion, son appétence au risque sera souvent plus faible», estime Alessandro Palagiano. Enfin, s’il a dans l’idée de céder tout ou partie de son entreprise dans le futur, la banque privée sera également à ses côtés pour l’accompagner. «Nous le mettrons en relation avec nos équipes de banque d’affaires dans l’optique d’une future cession, afin de préparer au mieux l’entreprise à cette étape cruciale. C’est le genre d’opération qu’il est indispensable d’anticiper, même quelques années à l’avance», conclut Alessandro Palagiano.
4. Le family business owner
Le Luxembourg compte un nombre important de sociétés familiales qui se transmettent de génération en génération. Cependant, la reprise de l’entreprise familiale par un ou plusieurs enfants, si elle est souvent synonyme de nouveau souffle et de croissance, n’est pas une généralité. Les besoins seront donc différents en fonction du cas de figure rencontré. «Dans le cas où les enfants reprennent les rênes, leur priorité sera souvent la croissance et la préservation du patrimoine familial. L’appétence au risque pour leurs investissements financiers sera donc généralement moins élevée», explique Romain Wolff.
Toutefois, avant même la reprise de l’entreprise par la génération suivante, la banque privée aura un rôle crucial à jouer en accompagnant la transmission et, si nécessaire, en formant les enfants aux différents aspects qu’ils devront maîtriser. Elle organisera par exemple des réunions avec les parents, les enfants, le fiscaliste ou l’avocat de confiance de la famille afin de préparer au mieux ce changement majeur. »
Source: https://paperjam.lu/article/quelle-banque-privee-quel-type
« Certains entrepreneurs sont prêts à investir massivement dans les produits bancaires malgré les risques encourus. Cependant, d’autres se contentent d’un rendement plus modeste mais qui procure plus de sécurité financière. C’est là où le banquier privé joue un rôle important. En apportant son expertise et ses conseils à l’entrepreneur, il lui propose des solutions bancaires diversifiées et adaptées selon son besoin et son objectif. »
Az-Elarab MOUDAKKAR